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Hieroglyphes















Table Nippur Marron

Soutien à la mission archéologique du site de COPTOS

Coptos Fondée à la fin du IVe millénaire, Coptos est située à la croisée de la vallée du Nil et du Ouadi Hammamat, l’une des principales vallées reliant le Nil égyptien à la mer Rouge et desservant des mines et carrières de minéraux recherchés. Doté en outre d’un bassin agricole étendu et fertile, ce grand port fluvial est resté un pôle urbain majeur de Haute Égypte durant plus de 4 000 ans, avant de décliner à partir du IXe s. apr. J.-C.
Riche en monuments de toutes les époques, le site était déjà largement pillé et ravagé par les fouilleurs clandestins, puis par les sebakhin, quand y sont arrivés les premiers archéologues. Malgré son énorme potentiel archéologique, et la préservation de l’agglomération antique sur une surface de 1,5 ha, les recherches scientifiques ont été rares à Coptos.
Dès 2002, avec l’appui de l’Ifao, la mission archéologique française de Coptos, sous l’égide de l’université Lumière Lyon 2 et de l’équipe HiSoMA (UMR 5189), a repris l’exploration du site. Cette mission a pour but de mieux comprendre l’extension de la ville et son plan à l’époque gréco-romaine, l’articulation des différentes enceintes des temples et l’évolution dans le temps de leur forme et de leur usage.
Parallèlement aux nettoyages concentrés sur les vestiges de deux monuments ptolémaïques inédits, un mammisi décoré par Ptolémée IV (222-204 av. JC) et un temple déconstruit de Ptolémée IX Sôter II (88-80 av. JC), un programme de mise en valeur du site par le remontage de certains monuments a été élaboré.



CoptosLe projet d’anastylose
Depuis 2016, la mission a pu concentrer toutes ses ressources sur le remontage des trois encadrements de portes monumentales romaines mis au jour lors des nettoyages 2005-2010 au sud-est du grand temple. Malgré les difficultés dues à la piètre qualité des matériaux et de la construction, le remontage des trois portes a pu être achevé en une seule saison. La mise en œuvre de ces anastyloses délicates a permis d'élargir le réseau d'acteurs locaux et la palette de compétences de l'équipe de restauration. Cette première étape de la mise en valeur du site l'a bien préparée à la poursuite des remontages de monuments, qui permettront d'attirer l'attention sur son potentiel archéologique.


Coptos

De 2019 à 2022, Les diverses campagnes avaient pour but principal de préparer et commencer la reconstruction de la base de statue d'Isis dédiée en 70 de n.è. par un commerçant d'Aden. Cette statue se dressait près de l'angle nord-est de l'enceinte du temple de Min et Isis, insérée dans la colonnade érigée à l'époque romaine sur le mur hellénistique en briques crues qui entourait le temple. Un nettoyage et des sondages au sommet, et de part et d'autre, de ce mur ont permis d'atteindre, contre sa face extérieure, une surface argileuse compacte, couverte par des constructions et des couches de débris céramiques d'époques variées. Du côté ouest, à l'intérieur du mur, plusieurs occupations se sont succédé dans la colonnade, la plus récente probablement de nature domestique (silos). Après nivellement, la construction du caisson qui supportera la base reconstruite a été commencée. Par ailleurs, le dégagement de la colonnade romaine enterrée sous les déblais des fouilles anciennes a été poursuivi le long du mur nord et le dallage de fondation du mur nord du temple a été exposé.


Coptos

En 2022, la mission Coptos s'est déroulée du 7 février au 10 mars. Au mammisi, la fouille a pu s'étendre vers l'ouest après le déplacement de plusieurs grandes architraves précédemment entreposées sur le bord de l'excavation. Sur les murs de clôture romains ont été installés, à l'ouest comme à l'est, des fours de grand diamètre appartenant aux ateliers artisanaux tardo-antiques qui ont occupé tout le secteur du monument après sa destruction. Le matériel céramique des ateliers est daté des 6-7e s.
À l'angle nord-est du téménos hellénistique du grand temple, la restauration au nord du socle de statue d'Herméros s'est poursuivie avec le remontage d'une nouvelle base de pilier. Un sondage a permis d'identifier précisément les vestiges de l'angle nord-est du mur écran romain en brique crue qui fermait la colonnade. Celle-ci était fondée sur des caissons de brique remplis de tessons de diverses époques, dont une part importante date du Nouvel Empire et est de fabrication locale.
Près des portes romaines restaurées, la valorisation du site s'est poursuivie avec l'aménagement de deux banquettes sur lesquelles ont été rangés les blocs isolés trouvés dans ce secteur.
Sondages, démontage et remontage de piliers seront encore au programme en 2023, sur la travée nord. Il est aussi prévu de fouiller les fours byzantins du mammisi.

consulter la page de la mission sur le site de l'Ifao